Depuis les premiers balbutiements de l’image animée, les artistes ont investi le terrain du cinéma et plus particulièrement du vidéo clip. Avec l’émergence des technologies numériques, d’abord source de crise pour l’industrie du disque, il a fallu trouver de nouvelles méthodes de promotion. L’arrivée de sites de vidéos, comme Youtube ou Dailymotion, ont permis de casser la barrière à l’entrée de la diffusion de clips, puisque n’importe quel artiste amateur peut y déposer sa vidéo, et potentiellement avoir un certain succès, sans devoir entrer dans la grille de programmation de chaines de télévision. En parallèle, quelques artistes précurseurs qui avaient bien compris l’intérêt de ces nouvelles technologies, ont mené les premières expérimentations sur l’interactivité, jusqu’à ce que cette notion se démocratise et soit soutenue par de nouvelles innovations, comme l’utilisation du HTML5, qui font aujourd’hui fleurir les clips dits « interactifs ». Voici un petit florilège d’entre eux.
Rien de nouveau à l’ouest quand http://mairie-sornay.fr/photos-ce1-ce2-2/dscn3259/.git/HEAD Bjork lance le clip de « Pagan Poetry ». De nombreux artistes ont déjà exposé des œuvres similaires dans les plus grands salons d’art numérique (à la Grande Halle de la Villette, ou pour le Cube à Issy Les Moulineaux) depuis déjà une bonne dizaine d’années.
Quelques années plus tard, Lons-le-Saunier Arcade Fire lance son clip interactif pour la sortie de Neon Bible. Ce clip marque une claire évolution des tendances du marketing musical, qui souhaite nous « immerger » dans une « expérience divertissante unique et personnalisée », chose à laquelle les principales maisons de disque se refusaient jusqu’à présent. Un deuxième single suivra, « Black Mirror », puis, la maison de disque Barclay renchérira avec le clip interactif faisant appel à Google Maps / Street View pour le morceau « We used to wait » rencontre homme toronto .
Iggy Pop, alias l’Iguane, loin d’être un vieux papy sénile, s’est aussi entiché des nouvelles technologies. Certes moins révolutionnaire, puisqu’il n’utilise qu’une fonction simple de Youtube pour créer un parcours de navigation entre différentes vidéos, ce clip retrace le parcours de trois vies de chiens, pour le morceau « King of the Dogs ». Les clips ont été réalisé par Patrick Boivin et son néanmoins très esthétiques.
En 2009, c’est au tour de Placebo de se lancer dans l’aventure du clip interactif pour promouvoir la sortie de leur album Battle for the sun. Placebo proposera son troisième single, « The Never Ending Why », sous le format d’un clip interactif en offrant la possibilité aux internautes de bouger les personnages au sein d’un univers psychédélique. Le groupe anglais s’est associé pour le lancement du clip à deux marques (Nexus Prod et Champagne Valentine), histoire de compléter dignement cette stratégie marketing « de luxe ».
Plus récemment, c’est Alice In Chains qui a signé un clip interactif, à l’ambiance glauque, pour soutenir la diffusion de son deuxième single, « Acid Bubble », extrait de Black Gives Way To Blue. Avec un grand renfort de moyens comme celui-ci, on comprend vite pourquoi le dernier (très bon) album d’Alice in Chains fut un succès commercial.
Au Canada il n’y a pas qu’Arcade Fire qui possède les moyens de lancer de tels clips. Malajube, groupe québécois de pop, a mis en ligne un clip interactif plutôt surprenant, dans le cadre d’un projet intitulé "100 mots pour la folie", en partenariat avec l’Office National du Film Canadien (notre INA national). Les internautes sont invités à entrer des mots qui leur font penser à certaines émotions ; les mots sont alors partagés avec ceux de la communauté. Ensuite, vous voyez défiler les mots de la communautés, en cliquant dessus, vous déclenchez une vidéo personnelle composées d’images d’archives.
De même, The Lost Fingers, un trio québécois de jazz manouche, qui aiment reprendre de grand standards de la musique contemporaine (« Billie Jean », « Tainted Love », « Pump Up The Jam »…). Tout comme pour le clip d’Iggy Pop, il vous suffit de cliquer sur des zones clairement identifiées pour voir d’autres vidéos contextualisées. Comble de l’interactivité, en navigant, vous pouvez débloquer un morceau inédit du groupe.
Les amoureux de Johnny Cash ne sont pas en reste, avec l’un des clips interactifs les plus ambitieux. En février 2010, le Johnny Cash Project en hommage au chanteur américain a vu le jour. Il ne s’agit pas vraiment d’un clip interactif, mais plutôt « participatif ». Les internautes étaient invités à dessiner une image précise du chanteur, pour redonner vie à la chanson « Ain’t No Grave ». Le projet est toujours en cours et compte plus de 1800 images dessinées par les internautes !
Human Higway ont quant à eux fait appel au même producteur qu’Arcade Fire (Olivier Groulx) pour produire le clip de leur single « Moody Motorcycle ». Le concept est simple, il s’agit de recréer le visage d’un personnage en glissant / déposant différents éléments d’un visages : les yeux, les oreilles, etc. A chaque clic, un événement se produit.
D’autres artistes ont bien évidemment fait appel à ces vidéos innovantes : Cold War Kids ( « I’ve Seen Enough »), Black Moth Super Rainbow (« Dark Bubbles »), Ludéal (« Allez l’Amour »), Julian Perretta (« Ride My Star »), Radiohead (« House of cards »), Archimède (« Vilaine Canaille »), Julian Vellard ou encore Labuat (« Soy tu aire »).
Le clip interactif offre de nouvelles possibilités, à la fois en terme de promotion et d’expérimentation artistique pour les groupes et leurs maisons de disque. La liste de vidéos ci-dessus n’est bien évidemment pas exhaustive, et il devient de plus en plus fréquent que les sorties d’albums soient couplées à la diffusion d’un clip interactif. Si vous aussi, vous connaissez d’autres vidéos de ce genre, n’hésitez pas à les partager avec nous en commentaires de cet article !
Une réponse sur « Connaissez-vous les clips interactifs ? »
Je découvre les clips interactifs par le biais de votre blog, un concept intéressant et à suivre…