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Sur les traces de Lester Bangs…

Après avoir écumé la bibliographie de Jack Kerouac suite à un magnifique roadtrip dans le désert californien, je me suis penché sur la biographie de Lester Bangs, probablement le journaliste le plus connu et le plus déjanté de l’histoire du rock. Le livre écrit par Jim De Rogatis s’intitule « Lester Bangs – mégatonnique rock critic » ou dans sa version originale « Let It Blurt: The Life and Times of Lester Bangs ».

Qui est ce fameux Lester Bangs ? De son vrai nom Leslie Conway Bangs naquit en 1948 et changea son prénom à l’adolescence pour Lester. La raison reste obscure, mais l’auteur l’explique à cause de sa connotation féminine. Il perdit son père jeune et fut élevé par sa mère, témoin de Jehovah. Il découvre le rock à cette même période dans la ville californienne retirée d’El Cajon. Rapidement influencé par les Beatniks et les œuvre de Jack Kerouac, William S Burrough ou Charles Bukowski, Lester Bangs va devenir l’un des premiers rock critics reconnu pour sa véhémence et ses chroniques dignes des plus grands auteurs de la littérature classique. Lester Bangs deviendra proche de nombreux artistes tels que Lou Reed (avec qui il eut une relation conflictuelle très particulière), les MC5, Patti Smith, The Clash, Alice Cooper, Kiss, etc. Il fut l’un des premiers rédacteurs de Rolling Stone puis du magazine Creem dans les années 70 et fit apparaitre pour la première fois les termes de « punk » ou de « heavy metal » dans ses articles. Son style provocateur avec des tournures de phrases plutôt choquantes fit polémique, en qualifiant nombres d’œuvres majeures de « gadoue » musicale ou d’artistes tels que Led Zeppelin de « pédales émaciées ».

Mais la vie de Lester Bangs ne s’arrête pas à sa phraséologie et à sa consommation de drogues et d’alcool hors du commun. Il fut aussi un musicien à moitié talentueux et donna une centaine de concerts avec « Lester Bangs and the Delinquents », dont certains aux côtés des Ramones au célèbre club CBGB à New York. Il enregistra un album au Electric Lady Studio de Jimi Hendrix avec son autre groupe « Birdland ». Révolutionnaire autant que visionnaire, porteur de groupes aux dogmes dionysiaques plutôt qu’apollinien, son influence dans le milieu rock est aujourd’hui inestimable et vous pouvez voir un hommage parodique au plus célèbre des rock critics dans le film « Almost Famous » de Cameron Crowe.

Je vous invite donc à lire ce livre sur l’homme qui a porté sous sa plume, jusqu’à sa mort en 1982, tous les débordements de la contre-culture, du psychédélisme au punk en passant par le free jazz. Vous pouvez aussi retrouver une interview de Lester Bangs avec des extraits audio en ligne.

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